# J’ai des doutes sur la notion de longévité de Pôle emploi

Résumé des épisodes précédents :
Les Projets de Loi de Finances 2018 et 2019 ont entériné, une 1ière depuis la naissance de Pôle emploi, la baisse des effectifs avec 347 suppressions de postes pour 20182 et 800 Equivalent Temps Plein en 20193.
Dans le rapport CAP22, la proposition N°10 « Mettre le demandeur d’emploi en capacité de construire sa recherche d’emploi » acte le redimensionnement de Pôle emploi par :
• La limitation des recrutements en prévision de la baisse attendue du taux de chômage et la renégociation de la convention collective de Pôle emploi, afin de recourir plus fortement à des contrats à durée déterminée.
• L’ouverture plus large du marché de l’accompagnement de la recherche d’emploi et du conseil en orientation professionnelle.

Loin de moi l’idée de jouer les oiseaux de mauvais augure, de tomber dans le pessimisme ambiant, mais le bilan déjà sombre des derniers mois ne fait que s’amplifier au regard des dernières déclarations et prises de décisions.

1ière estocade, le décret du 30 décembre 2018 donne à Pôle emploi le pouvoir, attribué autrefois aux DIRRECTE, de contrôler et sanctionner les chômeurs et modifie les règles puisque la suspension des allocations fait place à la suppression pour un temps donné. Si en interne, l’établissement assure que le renforcement des équipes de contrôle a été pensé dans un objectif de redynamisation des publics les plus éloignés de l’emploi, ce changement nous inquiète !
Nous, agent-es SNU Pôle emploi BFC, constatons que le renforcement des équipes de contrôle se fait au détriment de l’accompagnement puisqu’il s’agit d’un redéploiement à iso-effectif.
Nous, agent-es SNU Pôle emploi BFC, y voyons un risque d’augmentation des tensions sur sites !

La 2ière estocade, en date du 13 janvier dernier, est portée par Emmanuel Macron, président de la République Française. Dans sa lettre aux français-es, soucieux d’introduire le grand débat, il pose une question, « Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? » Par soucis de clarté, il prend des exemples pour éclairer la question et constate que « L’efficacité de la formation comme des services de l’emploi est souvent critiquée. »
Nous, agent-es SNU Pôle emploi BFC, y voyons à minima une tentative pour valider la politique de suppressions de postes auprès de l’opinion publique.
Nous, agent-es SNU Pôle emploi BFC, craignons que cette orientation du débat ne serve à démanteler le Service Public de l’Emploi !

Face à ces attaques, la question se pose pour nous de s’emparer de ce fameux « grand débat national » pour affirmer et réaffirmer l’utilité sociale du Service Public de l’Emploi, comme de l’ensemble des Services Publics par ailleurs ! Aucun Service Public n’est inutile, faisons-le savoir !
Francis Chambarlhac
Secrétaire régional SNU Pôle emploi BFC